MÉTRO, BOULOT, SAXO
Des salariés de la RATP deviennent des virtuoses.
Qui se cache derrière les musiciens de l’harmonie ?
Des gens comme vous et moi à la vie modeste.
Des travailleurs qui tous les matins partent dans une entreprise pour « gagner leur vie ».
Des agents de la RATP qui travaillent dans des bureaux, des ouvriers qui mettent leurs mains dans le cambouis au fond des ateliers de maintenance et de réparation, des conducteurs de bus, de RER et de métro.
Qui s’imagine que ces travailleurs de l’ombre, qui transportent des millions de passagers par jour, peuvent aussi nous transporter par la magie des notes musicales ?
Qui sait que ces corps marqués par le labeur du travail : de nuit, des ateliers, des tunnels sans fin, des néons, des couloirs aux détours infinis, ont des paluches qui se transforment en doigts de fée ?
L’harmonie de la RATP, issue d’une longue tradition de pratique musicale ouvrière, est l’un des rares orchestres d’entreprise qui perdure encore.
L’harmonie est un lieu ou s’efface les cloisonnements structurels et hiérarchiques de l’énorme machinerie qu’est la RATP. L’exigence permanente de l’orchestre tisse des liens intimes, structure une communauté qui transcende les repères habituels tant des cadres que des agents d’exécution.
La vie de l’orchestre n’en reste pas moins indissociable de celle de la Ratp. La direction de l’entreprise accepte que ces salariés se rendent aux répétitions et concerts sur leur temps de travail, par un système de « détachement ». Et le comité d’entreprise finance l’orchestre qui dispose d’une salle de répétition moderne au centre culturel géré par le CERATP.
Sous la baguette du chef d’orchestre reconnu, Martin Lebel, une soixantaine de salariés se retrouvent pour une répétition hebdomadaire, au minimum, et des concerts.
De 2005 à 2008 j’ai suivi l’harmonie pour témoigner de cette aventure en photographiant les répétitions de deux événements qui a vu la rencontre entre ses musiciens amateurs et des professionnels :
– Le centenaire de l’harmonie avec l’interprétation de « Carmina Burana » de Carl Orff au studio 105 à la maison de Radio France en collaboration avec Jean-Michel Ankaoua baryton et Ariane Douguet soprano.
– La création de « Portraits de Femmes » au festival de jazz de Grenoble en mars 2008 en interprétant huit pièces écrites expressément pour cet événement par les musiciens de jazz contemporains François Raulin, Louis Slcavis, Marc Ducret, Michel Mandel, Pascal Berne, Andy Emler, Mike Westbrook et Alain Gibert.
A contre-champ de l’image négative des « fonctionnaires » qu’entretiennent certains d’entre nous, ces musiciens-agents publics tiennent la gageure à la force de la passion, de belles qualités humaines et d’une exceptionnelle implication.
ŒUVRES
Prise de vue argentique au moyen format 6-6 et 6-7
15 portraits impression jet d’encre sur papier Canson baryta 40-60 cm
12 triptyques impression jet d’encre sur papier Canson baryta 30-40 cm
15 portraits impression jet d’encre sur dibon de 100 par 100 cm
ÉDITION
« Concert du Centenaire de l’Harmonie » un coffret CD avec un livret photo de 32 pages édité par le CERATP.
PRODUCTEUR
Le CERATP
REMERCIEMENTS
Armand Shum
Claude Rambaud
Jean-Michel Ankaoua
Ariane Douguet
François Raulin
Louis Slcavis
Marc Ducret,
Michel Mandel
Pascal Berne
Andy Emler
Mike Westbrook
Alain Gibert
Philippe Guilvard
Hélène Labarrière
Bruno Chevillon